Quel est le taux de récidive des détenus ?

Quel est le taux de récidive des détenus ?

décembre 31, 2021 0 Par Laurine

Malgré qu’elles aient longtemps fait l’objet d’un certain nombre de mesures, la récidive légale et la réitération demeurent des problèmes chroniques pour tout système judiciaire. Les statistiques témoignent d’une hausse régulière du nombre de récidivistes. 

De quelle récidive s’agit-il ?

En matière de procédure pénale, cette notion fait l’objet d’une définition précise, en ce qu’elle peut être confondue avec d’autres cas de répétition d’infraction. Notamment, elle doit relever de la réalisation d’une infraction différente (récidive générale) ou identique (récidive légale) à une précédente transgression pour laquelle le prévenu a déjà été définitivement condamné. On parle aussi de récidive criminelle, correctionnelle ou encore contraventionnelle, pour établir des sanctions proportionnelles… 

Au sens large du terme, la récidive n’est pas considérée uniquement dans son aspect légal. Il s’agit tout simplement d’une rechute. Dans tous les cas, c’est un fléau pour la société, devant faire l’objet de statistiques globales. En se référant à cette acception généraliste, le taux de récidive actuel reste alarmant.

Taux de récidive : état des lieux

Depuis des dizaines d’années, les courbes statistiques établissant le nombre de réitérations de délits et crimes gardent une tendance haussière, malgré une certaine stabilité depuis quelques années grâce à la mise en place plus poussée de dispositifs de réinsertions. 

On retrouve le plus de stabilité en matière de récidive criminelle, avec une hausse annuelle aux alentours de 7 à 9% selon différentes statistiques depuis le début des années 2000. Par contre, les chiffres sont les plus inquiétants en ce qui concerne les réitérations des délits et des contraventions (1er au 5e degré). Aussi, en matière correctionnelle, les détenus récidivistes sont évalués à plus de 40% des condamnés à des peines d’incarcération. On voit souvent une hausse annuelle en 2 chiffres (13% en 2017, 13,7% en 2018…). 

La récidive chez les condamnés avec des peines aménagées

Les statistiques démontrent en général qu’une grande majorité des personnes qui ont été condamnées pour la première fois à des peines d’emprisonnement ferme et de réclusion réalisent d’autres méfaits à leur sortie (En 2018 : près de la moitié en correctionnel). Selon les enquêtes, la plupart recommencent même seulement dans les 2 ans qui ont suivi leur libération. A l’opposé, les individus qui ont bénéficié d’un sursis ou d’un aménagement de peines sont considérablement moins nombreux à récidiver. 

Les théories fusent en ce qui concerne ces phénomènes. Mais les sociologues et autres spécialistes du comportement humain sont nombreux à imputer la récidive à l’enfermement, même s’il existe d’autres facteurs propres à chaque individu.